HORIZONS MELTEM L'ETESIEN !...
Un mois d'avril, côte Ouest balayée par un puissant Levante ... Quête d'horizons, au-delà de l'effort ! Horizons Meltemi, à s'y méprendre. Cependant, le Levant peut certaines fois le dépasser nettement en force ! Ici, forces 9 à 11 Beaufort ...
Dans le vent, un peu de prose, quelques lointains souvenirs, une perpétuelle envie de large et d'horizons ! Aux vents des Îles enivrants. Aux vires de hautes lices de la liberté,sans autres limites ou frontières que le grand bleu, ponctué d'espérances.
Ainsi de partager le langage des signes et des songes. Rien d'autre ne figure ici que l'expression, l'émoi, l'évocation dépouillée de tout paraître, humblement, nûment, unitivement
...
L'exception dunaire corse en grands dangers ! Il suffit de baisser le regard et de ramasser ; des millions de fragments plastiques : l'envers du décor et des selfies à gogo ...
Grand ouvert ! L'allégorie au départ. Profondeur de chant ... Le vent élance, les bras de la terre accueillent, libèrent
Evoquons ces vents dominants qui soufflent tout autour de l'Île de Corse et qui nous arrivent de loin. Autant de variantes régionales que la géographie et ses reliefs, la proximité des côtes orientales et occidentales, les saisons, la situation de l'île exposée, attisent et renforcent. Une pluratité de noms se perdent dans la mémoire collective, les spécificités vernaculaires, les terroirs, les dictons.
Il est très importants d'en exploiter toutes les caractéristiques, les mille et un détails et signes qui nous disent ce qui l'en est vraiment en mer, à la côte, quelles répercutions ces paramètres spécifiquement insulaires engendrent sur la navigation à voile, le choix du site et les options matérielles qui en découlent.
Une quête riche, autant d'informations et de perceptions abondant une session, une moisson d'intentions, de faits, d'aventures qu'il importe d'immortaliser, quoiqu'il advienne par l'écriture, la photographie.
A la Recherche du Temps, à la survivance des souvenirs qui nous rappellent ces années d'enfance où nous courions la Grèce, découvrions le Cap Sounion et ses dévalements vers la Grande Bleue, l'infinité de ces côtes où le puissant Meltem dégageait et emportait avec lui l'azur intense des ciels de l'Egée.
En Corse, le Levante, souvent bien plus fort par effets de Foehn et de vallées sur la côte occidentale, nous y ramène, au printemps, notamment, avec son lot intarissable de poésies, de mélodies, de légendes, de senteurs, de tiedeurs bienvenues après l'hiver ! A la semblance il dure entre 3 et 4 jours, voire davantage...
Sous le vent de l'Île, vers l'Ouest, à l'ouvert des baies et des golfes, les jeux de lumières et les contrastes virent à la féérie. Impressions de lointains, invitations aux voyages, saissantes allégories, le vent fort souffle dans un quasi silence : envoûtant ! Et lorsque le rivage bruit, une monodie, un bruissement permanents montent des rivages où la houle s'absente ; inhabituel !
Voici l'occasion de rejoindre des destinations que la grosse mer domine les jours de Mistral, de Ponant, de Libecciu.
J'y assure mes repères ; positions exactes des hauts-fonds et des secs. J'emprunte tous les accès vers de possibles réchappes, ces aires où engager et clore une séquence surfée... Je n'omets rien qui puisse me manquer lors de solos extrêmes, à chacune des manoeuvres, et des allers - retours assurant la sécurité de mes sorties.
Le Levant ( U Levante en corse ) peut souffler violemment. Je vécus il y a trois années, une échappée vernale, dans le Golfe Valincu. Les rafales atteignirent 60 noeuds. Je le traversai entre la Tour et Capu Laurosu, dans un décor à couper le souffle, à grande vitesse. Le flux dévalait la vallée du torrent Baracci, accélérait à l'entame de la profonde baie, à l'Est, sans autres nuages que ceux que les montagnes ( Monte Pelosu) retenaient et amoncelaient durant tout le jour. Tourbillons blancs, violentes rafales, la mer creusait, courte et hâchée, rude, quasiment impraticable. Quand Je me rapprochai des tombants du golfe, je quittai un couloir de vent infernal ... Par dévalements, le Levante devenait violent !
Enfin, dans le temps, à l'avant d'une dépression pluvieuse, la perturbation associée arrosait abondamment l'île. Puis le vent se levait à l'aube et nettoyait un ciel déjà lavé, limpide, abyssal. Mer et ciel se révélaient ensemble, immensément bleus. Un enchantement que la généreuse floraison des maquis, des rivages et des dunes fleuries, accueillait.
U Levante n'est pas le Sciroccu, le Grecale, la Tramuntana. Il diffère, aux extrémités Nord et Sud de l'Île. Il souffle du secteur Est, particulièrement accéléré à l'ouest de la Corse, au Nord comme au Sud, le plus souvent dans un ciel dégagé voire : voilé. On y découvre alors de belles parhélies. Irisations et halos confèrent à la voûte diurne des clartés et une luminosité d'éclipse.
Tandis que la côte orientale demeure sous les nuages, qu'il ne pleut pas, cette chape se déchire ( aux extrémités), à l'approche des côtes occidentales, sous le vent, aux débouchés des vallées ( couloirs de vents dits catabatiques )
Naviguer, c'est aussi composer avec tous les ciels, tant de choses qui nous ramènent à la condition de marins, de nomades, d'aventuriers. Paulo Coelho ne recommandait - il pas, dans son très bel ouvrage " L'Alchimiste :
" _ N'oublie pas que tout n'est qu'une seule chose. N'oublie pas le langage des signes. Et surtout, n'oublie d'aller jusqu'au bout de ta légende personnelle. "
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MARIN
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Le 28 Avril 2024
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Fort Levant ! Ciel voilé, sec - Printemps insulaire, une autre variante, parfaitement établie au secteur Est ! Sortie de golfe, solo. Ciel bas et lourd sans vent sur côte orientale : 2 mondes !
Compositions florales au printemps ! fragrances, enchantement, certes, mais la terre durcit, sèche : grosses innquiètudes, l'eau manque ...
La dune littorale n'est pas cet espace que l'homme, la modernité, le profit, les machines foulent aux pieds, sous le pretexte de faire des affaires, de nettoyer ! Nettoyer quoi en fait ? La beauté, la légitimité souveraine de la Nature, d'une Île, de l'exception, les grands équilibres et la diversité, les capacités du milieu à se protéger et à demeurer pérenne ?
Naviguer, c'est aussi composer avec tous les ciels, tant de choses qui nous ramènent à la condition de marins, de nomades, d'aventuriers. Paulo Coelho ne recommandait - il pas, dans son très bel ouvrage " L'Alchimiste :
" _ N'oublie pas que tout n'est qu'une seule chose. N'oublie pas le langage des signes. Et surtout, n'oublie d'aller jusqu'au bout de ta légende personnelle. "
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